Comme des ronds dans l'eau
A partir de la naissance et en famille
Théâtre d’objets, projections et chants.
Le propos :
Ce spectacle est né d’une envie de parler d’un trajet que j’ai fait des centaines fois lors de mon mon enfance, d’une envie de revisiter ces lieux connus et reconnus.
Les rues qui vont de la maison de mes grands-parents jusqu’à la cour de la petite école ; ces rues ont vu mes pas des centaines de fois quatre fois par jour : matin, midi, début d’après-midi et fin de journée.
Mes souvenirs de petite fille se mêlent à mes pas d’adulte et mes yeux se posent à nouveau sur ces lieux tellement connus... Et pourtant... rien n’est évident et il suffit de prendre le temps de poser le regard pour s’apercevoir que ce que l’on voit un matin, on ne le revoit jamais vraiment.
« On peint à l’aveugle, à tout hasard, jetant le dé » Simon Hantaï.
En jetant le dé de ma mémoire, des objets ont surgi, des matières, des lieux... En marchant le long des rues si souvent prises, j’ai cherché les traces de mon passage. Tout avait changé sans que rien ne bouge vraiment. Tout n’était qu’une question de point de vue et de regard. Le hasard avait plié l’espace et en le dépliant j’ai retrouvé ce qui était le plus important à mes yeux : les mains de mes grands parents qui tenaient les miennes, qui guidaient mes pas, qui gardaient les pierres que je ramassais, les plumes de pigeon, des petites perles colorées... tous ces trésors qui venaient ensuite remplir ma boite à trésors.
Ces objets remplis de l’amour de cet aller-retour.
La scénographie :
Le décor et l’univers sonore sont aussi une autre façon de lire le spectacle : les photos prises dans les rues de Montpellier, le sable ramassé au Petit travers près de Carnon, les cailloux, les fleurs.
La musique, les moulins de mon coeur de Michel Legrand, a été une évidence. Les paroles sont un écho à mes souvenirs, comme des ronds dans l’eau. Chaque mot est un impact présent dans le spectacle.
Les jeux d’ombres et la création textile de la ville sont un clin d’oeil à la littérature jeunesse tellement présente dans les créations de la compagnie. Les mots, la lecture est la clef de voute de chaque création qu’elle soit plastique, textile, liée au spectacle vivant...
Aller-retour d’Ann Jonas est un livre publié en 1983 par l’Ecole des loisirs. Ce livre-objet est une ode à la poésie du quotidien. Tout en noir et blanc, cet album raconte l’histoire d’un voyage...qui se lit dans les deux sens. Quand on arrive à la fin de l’aller, il suffit de tourner le livre à 180° et on entame le retour. L’image exprime autre chose du moment que l’on accepte de prendre le temps de regarder.